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"Prendre la parole, interpréter le quotidien et résister"
23 juin 2016
Rencontre transculturelle "A visage découvert"


Avec Ini Youl Damien, responsable d’une Association pour l’amélioration de la condition des femmes au Burkina Faso.

Lieu : Maison des Adolescents de l’Hôpital Cochin à Paris (Salle Lébovici)

Horaires : 13h à 14h30

Entrée libre

Peut-on essayer de comprendre comment fonctionne sa société sans vouloir aussi la faire bouger surtout quand il s’agit de la place des femmes dans cette société ? Et alors, au moment où les femmes découvrent peu à peu leur situation particulière, vont-elles oser parler en leur nom propre et « à visage découvert » ?

A l’issue d’un dialogue qui s’est déroulé pendant une dizaine d’années avec Ini Youl Damien, fondatrice de cette Association créée en 1992, nous tentons de répondre à ces deux questions.
 
Nous présenterons des extraits du film « A visage découvert » coréalisé en 2010 par M. Fiéloux et J. Lombard, à la fois portrait d’une femme pleinement déterminée, esquissé à travers l’évocation de son histoire personnelle et familiale à l’origine de son engagement pour les droits des Femmes mais aussi et dans le même temps, une approche de sa démarche fondée sur une prise de parole inédite par les femmes de l’Association qui réfléchissent sur leur société tout en agissant sur elle à travers de nombreuses actions, activités économiques, témoignages, représentations théâtralisées. Nous discuterons notamment des différents aspects du combat mené contre la pratique de l’excision.
 
Ini Youl Damien, institutrice de formation, a occupé différentes fonctions : Parlementaire à la Chambre des Représentants du Burkina Faso au titre des Organisations de la société Civile (1998-2002), première Adjointe au Maire de Gaoua (2000-2006), membre du Mouvement des Droits de l’Homme aux côtés de son Président pour l’Afrique et Le Burkina Faso, Ouédraogo Halidou. Elle est au centre de tout un réseau d’associations féminines au Burkina mais aussi au Sénégal et au Mali qui luttent contre l’excision, les violences de toutes sortes faites aux femmes et pour un accès à l’éducation pour les filles. Par ailleurs, elle a développé des actions de développement coordonnées avec plusieurs pays de l’Afrique de l’Ouest dans le domaine de la santé de la reproduction. C’est une femme de terrain, très expérimentée et attentive à ce que l’on pourrait appeler la connaissance/transformation des représentations des rapports sociaux et surtout de genre en Afrique de l’Ouest. Ajoutons enfin qu’elle porte une réelle attention aux problèmes individuels vécus par les femmes dans leur intimité et à leur formulation et compréhension, position aussi importante que nouvelle. Ses réflexions sur les processus de changement et les interactions multiples et fécondes entre l’action et la réflexion ne peuvent qu’enrichir le débat à l’œuvre dans le champ de la psychiatrie transculturelle et des sciences humaines.