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La violence
La violence est un terme « à la mode » et qui signifie beaucoup de choses.


On peut la vivre autour de soi, dans son quartier, dans son école ou sa famille, en être témoin, la subir aussi. On peut également la ressentir tout au fond de soi. Qu’on soit victime ou bourreau, cette violence fait souffrir. Qu’est-ce que la violence, quelles sont ses formes ? Et comment peut-on devenir violent ? Pourquoi c’est important d’en parler ?

Différentes formes de violences
La violence peut être multiforme et on en distingue trois sortes : Les violences physiques, les violences sexuelles et les violences psychologiques (verbales aussi). Il s’agit dans tous les cas de l’exercice volontaire d’une intention nuisible.

Les violences physiques
Il s’agit de la seule forme de violence visible à l’œil nu. Elles sont donc facilement repérables et mesurables. Elles se reconnaissent par les traces qu’elles laissent sur le corps : hématomes, brûlures, fractures… Elle survient lorsque sont infligés des coups, des coups de pied, des morsures ou en secouant, lançant par terre, étranglant ou exerçant une force ou une contrainte. Souvent la victime va tenter de dissimuler les traces qu’elle porte sur elle car il est difficile de voir son corps meurtri et de dénoncer les agissements de ses agresseurs. On invoque souvent la discipline pour justifier la violence physique mais la discipline physique n’est pas une façon efficace d’exercer une influence favorable sur une personne.

Les violences sexuelles
Elles désignent une situation où l’auteur se sert d’une personne pour se satisfaire sexuellement. La victime est exposée à un contact, une activité ou à un comportement à caractère sexuel sous forme d’attouchements, de rapports sexuels ou de pornographie. La différence d’âge entre la victime et l’agresseur le pouvoir exercé par ce dernier sur la victime sont des facteurs déterminants et aggravants lorsqu’on tente d’établir l’existence d’une agression sexuelle. L’adulte maltraitant profite de sa position de toute-puissance pour imposer à l’enfant un autre langage, son discours, sa domination en matière sexuelle. Il exerce alors un abus d’autorité. Aujourd’hui ce type de criminalité se développe sur internet et ce de manière parfois très insidieuse.

Les violences psychologiques
Elles désignent généralement des actions ou des manques qui peuvent avoir des effets psychologiques particulièrement destructeurs. Le rejet, l’humiliation, le racket, l’intimidation, l’isolement, la corruption, l’exploitation, le manque d’affection sont considérés comme des formes de violence psychologique. C’est une violence difficile à définir et à détecter ; pour une situation donnée, les évaluations peuvent être différentes. Ce qui est ressenti aujourd’hui comme une violence psychologique était vécu avant, il y a encore cinq ou dix ans, comme un comportement social normal d’éducation stricte. Enfermer un enfant dans un placard relevait d’une pratique éducative courante. Aujourd’hui, chacun s’accorde à penser que c’est insupportable et qu’il s’agit d’une violence psychologique.

La négligence peut se définir comme un manquement au devoir de répondre aux besoins physiques et psychologiques fondamentaux d’un enfant. Il est souvent difficile de définir et de détecter la négligence. On pourrait citer comme exemples de négligence le fait de ne pas nourrir, vêtir ou loger convenablement un enfant ; d’ignorer systématiquement ses besoins et ses problèmes ou de ne pas lui offrir une surveillance adaptée. La négligence peut avoir des effets dévastateurs.


Pourquoi peut-on devenir violent ?
Devenir violent peut arriver… alors, comme une évidence, le coup part. Mais que se passe-t-il ? Pourquoi à ce moment-là n’y a-t-il plus d’autres solutions possibles ? Nous vous proposons quelques pistes pour comprendre d’où vient ce type de gestes, les différents types de violence et ce qui peut pousser un individu à devenir violent.

Au départ, la violence est un mécanisme réflexe face à une situation de grand danger.

La violence fait partie de notre condition animale. C’est un des trois réflexes de survie instinctifs : face à une situation très dangereuse, les mécanismes biologiques de notre corps nous poussent soit à faire le mort, c’est à dire à ne plus bouger, à être pétrifié de peur, soit à prendre la fuite ou, à l’inverse, à attaquer. Dans ce cas, la force est alors souvent décuplée. Ce type de réaction réflexe n’est pas pathologique à condition qu’elle survienne dans un climat de péril vital réel, c’est à dire en cas de légitime défense. Ces situations sont heureusement rares alors que celles de recours à la violence sont bien plus nombreuses.

Que se passe-t-il quand la violence survient alors qu’il n’y a pas réellement de danger vital ?
L’appréciation du danger varie d’une personne à une autre. Certains se sentiront agressés par un regard alors que d’autres riront de bon cœur des moqueries de leur entourage. La notion de sentiment d’agression est donc subjective et dépend de notre sécurité intérieure. Ainsi les limites que nous ont posé avec des mots nos parents quand on était petit nous protègent. Elles sont devenues des barrières internes de protection. Si on est en état de fragilité émotionnelle, de mal-être, on peut se sentir agressé sans qu’il y ait de vrai danger extérieur.

Un danger existe bien, mais il est alors intérieur
Face à une situation que le bon sens permet d’évaluer comme non dangereuse, une personne peut se retrouver déborder par ces émotions. Elle a alors l’impression d’exploser, elle a la haine et la personne extérieure présente semble être la cause de ce débordement alors que c’est le fait de ne pas pouvoir prendre de recul par rapport à ce qu’il se passe. La violence aveugle surgit alors, la personne frappe sans réellement voir celui ou celle qui est en face. Elle oublie que c’est un être humain. Elle ne peut plus penser.

Quand on n’a pas les mots…
Le recours à la violence vient toujours signer une souffrance. Au départ, il y a un sentiment : la colère, la frustration, la haine, le désespoir. Celui-ci peu à peu grandit, les mots disparaissent et on devient tout entier ce sentiment. Il y a un trop plein et le recours à la violence arrive alors. Ce débordement provoque de fait une souffrance mais signe aussi la présence d’une fragilité. En effet, la sensibilité aux émotions est souvent proportionnelle au mal-être. Il faut alors se faire aider pour ne pas faire ou ne plus faire de mal. Il est important de réfléchir à ces réactions et d’apprendre à repérer le moment de bascule pour pouvoir partir et s’isoler avant d’être débordé.

Finalement, le recours à la violence fait très mal, il détruit, il ferme la possibilité d’un échange, d’une relation. La victime et l’agresseur ont besoin d’aide, la première pour se reconstruire et ne plus croire qu’elle était la cause de l’accès de violence. L’agresseur pour pouvoir se dégager de sa violence et apprendre ou réapprendre à parler. Comprendre que la violence infligée ou subie n’est pas normale permet peu à peu de se sortir de ce qui est un enfermement.