ACCES ADHERENTS
Le harcèlement
Au quotidien, à l’école...


Qu’est-ce que le harcèlement ?
Tu en as sûrement entendu parler dans les médias : le harcèlement à l’école existe et il fait des dégâts. Chacun a pu être victime, témoin ou auteur de harcèlement sans oser en parler ou sans comprendre ce qui se passait.

C’est pourquoi il est important d’en parler, afin que l’école reste un lieu où étudier ne rime pas avec danger !

Le harcèlement à l’école, ce sont donc des violences physiques (coups, bousculades, racket…) mais aussi des violences morales (des menaces, des intimidations, des moqueries le plus souvent sur l’apparence physique, des humiliations…) exercées par un ou plusieurs élèves à l’encontre d’un autre, dans l’intention de le faire souffrir.

Vous avez bien en tête que la répétition des faits définit le harcèlement : « une personne qui nous dérange à long terme  » – « ce sont des menaces physiques et morales répétées » – « les moqueries, les insultes au quotidien » – « on te demande des trucs tous les jours »

Conséquences pour qui ?
Pour la victime bien-sûr, mais aussi pour l’auteur dont on parle moins mais qui souffre aussi de la situation, même s’il ne le fait pas paraître. Les témoins de situations de harcèlement peuvent aussi être touchés par ces conséquences, car leur « complicité muette » fait naître un grand sentiment de culpabilité. En fait, la violence affecte tout le monde, peu importe le degré d’implication.

Quelles conséquences ?
Le propre du harcèlement c’est de durer dans le temps. Or, plus une situation dure, plus ses effets sont importants. C’est pourquoi, tout au long de ce dossier, nous vous répétons qu’il est essentiel de repérer et de signaler toute situation de harcèlement que vous rencontreriez, afin d’éviter l’escalade de la violence.
Le harcèlement fait des ravages à trois niveaux. Bien souvent, le premier domaine où s’expriment les difficultés est le domaine scolaire. Ça peut être un signal d’alerte pour vos parents, vos profs, vos copains etc.… Pourquoi les notes ? Parce que souvent en retard ou absent, et surtout envahi par la peur, vous ne pouvez plus vous concentrer sur votre travail. L’école devient un lieu qui inspire la crainte, vous ne vous y sentez plus en sécurité et tout ce qui s’y rapporte est associé à la violence que vous vivez au quotidien.

Parallèlement à la chute des résultats scolaires, c’est psychiquement que le harcèlement fragilise. Le stress, la perte de confiance, l’angoisse, l’impression d’être nul(le) viennent contribuer à la perte des repères.

Enfin, le corps s’exprime face à ces agressions : le sommeil, l’appétit sont perturbés. Avant chaque départ au collège ce sont les maux de ventre et de tête qui arrivent etc.… Sans parler des agressions physiques qui peuvent avoir lieu dans l’enceinte de l’établissement scolaire. Ces signes physiques confirment l’état de mal-être important dans lequel vous pouvez vous trouver.

Être harcelé ça épuise… Être harceleur aussi
Chacun va vivre différemment la situation de harcèlement mais ce qui est sûr c’est qu’elle ne va pas s’effacer comme on efface un tableau de salle de classe.

Plus la situation de harcèlement aura duré, plus vous pourrez être fragilisé, plus tard dans votre vie d’adulte. Ce n’est pas juste un problème d’ados au collège !
En fonction de la personnalité de chacun, l’expression de ce traumatisme (car c’en est un !) va se focaliser de manière différentes : pour les uns ce sera d’éternelles plaintes somatiques (des bobos plus ou moins graves mais en permanence), pour d’autres plutôt une difficulté à se sentir heureux et confiant (des états proches de la dépression avec des idées noires), des difficultés à nouer des relations avec les autres (perte de confiance en soi et en les autres), et pour d’autres encore l’éternelle impression d’avoir comme unique moyen de communication la violence et l’humiliation…
Se reconstruire après un épisode de harcèlement prend du temps, c’est pourquoi victime, témoin, ou harceleur, le plus important est d’en parler au plus vite pour se protéger, pour protéger celui qui est en danger.


Le harcèlement : que dit la loi ?
Avant la loi du 4 août 2014, le code pénal sanctionnait les faits de harcèlement moral uniquement dans le cadre du travail ou au sein du couple. Avec le nouvel article 222-33-2-2 du code pénal, tout fait de harcèlement est punissable d’un an d’emprisonnement et de 15 000 euros d’amende.

Le harcèlement vécu au sein de l’école peut donner d’abord lieu à un conseil de discipline, puis si cela ne suffit pas, à une procédure devant la justice.

En effet, si la réponse apportée par l’établissement scolaire ne suffit pas et que la situation continue, vous pouvez porter plainte auprès du commissariat pour harcèlement en milieu scolaire.

Pour que votre dépôt de plainte ne soit pas classé sans suite par le Procureur de la République, il faut apporter le plus d’éléments possibles pour prouver vos dires. Ainsi, notez de manière détaillée ce qu’on vous a dit ou fait en précisant les endroits où cela s’est passé, les jours, les heures, les personnes présentes. Tentez également de recueillir des témoignages, des certificats médicaux…

Nous vous rappelons que si vous êtes mineur–e, vos parents devront vous accompagner dans cette démarche. Les majeurs pourront quant à eux exercer seuls ce droit.