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La cyberdépendance : une drogue ?


Surfer, mais sur quelle vague ?
Accéder à Internet via son ordinateur ou son portable est effectivement devenu un geste banal. Mais pour quoi faire ? Internet couvre l’essentiel des occupations et loisirs des adolescents. Vous surfez pour trouver l’information nécessaire à un exposé, télécharger de la musique, jouer en réseau, discuter avec des amis et peut-être avec le secret espoir de rencontrer l’âme sœur. Plus on fréquente Internet, plus on peut en ressentir le besoin. L’appétit se fait de plus en plus vorace, comme une boulimie cybernétique.

Un miroir aux alouettes
Trouve-t-on ce qu’on cherche ou cherche-t-on autre chose que ce qu’on trouve !? Qu’est-ce qui motive la fréquentation d’Internet ? Quel Graal inaccessible se cache derrière le prochain site visité ? La recherche d’informations peut ainsi rapidement devenir une fin en soi, se transformer en quête d’un mirage (le tout-savoir) que chaque pas en avant ne fait que repousser à l’horizon de la prochaine connexion.

Par ailleurs, derrière une fréquentation assidue du chat, la participation à des forums de discussion, se profile un désir de partage et de rencontre. Certes, mais il ne faut pas oublier que c’est avant tout un pseudo (un masque) qu’on rencontre. Peut-on dire pour autant que les rencontres sur Internet sont condamnées à n’être que virtuelles, ou pire des « pseudo » relations ? Pas forcément, c’est ainsi que des amis virtuels partageant un intérêt pour le cinéma ont pu se rencontrer réellement et prolonger leurs discussions, ou, pour les romantiques, des couples ont réellement pu se former et se concrétiser après un flirt virtuel.

L’érotisme du masque, le flirt, la quête éperdue du Précieux (l’information ultime), ne seraient-ils pas une drogue virtuelle ?

Êtes-vous cyberdépendant-e ?
Le premier signe du passage entre une consommation normale d’Internet et la voie de l’addiction c’est la place qu’occupe ce loisir dans votre vie. Dès que vous n’êtes plus sur Internet, pensez-vous immédiatement à vous reconnecter, à ce que vous allez faire à la prochaine connexion ? Y consacrez-vous plus de 3 heures par jour ? Avez-vous d’autres activités ? Vos ami(e)s sont-ils en majorité « virtuels » ?

Si la réponse à ces questions est positive, il se peut que vous soyez déjà cyber-dépendant. Le psychologue Jean-Charles Nayebi distingue ainsi 4 types de cyberdépendance : le cyber-sex-dépendant, le cyber-game-dépendant, le cyber-épistémophile et le cyber-talk-dépendant. Alors que les autres appellations parlent d’elles-mêmes, il faut préciser que le cyber-épistémophile est l’internaute qui veut en savoir toujours plus sur Internet ou ses passions.

Si vous vous reconnaissez dans ce profil sommaire, que Internet ne vous laisse plus d’autre espace de liberté et de fantaisie, n’hésitez pas à consulter un psychothérapeute… réel ! Il pourra évaluer avec vous le besoin et les angoisses qui se cachent derrière cette fuite dans le virtuel et construire avec vous un autre espace où vous épanouir.

Enfin, n’hésitez pas à nous écrire ou à nous appeler pour parler de votre mal-être et trouver des adresses où consulter.