Des inégalités…
L’éducation peine à enrayer les inégalités qui lui préexistent voire les renforce, rompant avec sa promesse de justice et le principe d’égalité. Aucun éducateur (qu’il soit parent, enseignant ou accompagnateur) ne peut s’en satisfaire. Quelles en sont les médiations ? La condensation des populations précarisées est peu propice à la mixité sociale et scolaire, prive de stimulations réciproques, et les pratiques qui se différencient à la baisse pour les élèves estimés fragiles creusent les inégalités. S’agirait-il de nier les différences ?
Faire avec les différences sans les penser comme des inégalités.
L’« indifférence aux différences » est tout aussi discriminatoire. Finalement, qu’elles soient négligées ou surestimées, cela révèle un aveuglement sociologique. Négligées, les différences sont perçues et traitées comme des données de nature soumettant les destins au seul mérite individuel, à une « égalité des chances » mystificatrice, ne faisant que rebondir sur les effets d’initiations familiales bien diverses. Surestimées, elles soumettent à des propositions appauvries les enfants et les jeunes estimés comme ayant de faibles capacités…
Tous capables !
Un défi à l’esprit de fatalité. Non pas donnée de nature mais objet de conquête, à éprouver au travers des pratiques. Fondement anthropologique que cette capacité de l’humain à échapper aux déterminismes, à surmonter les obstacles, à s’émanciper de ses limites. Les œuvres, savoirs et techniques témoignent de cette capacité à subvertir ce qui opprime, à s’extirper des pesanteurs du réel, à en accroître sa maîtrise.
Conjuguer égalité et diversité
Il revient aux éducateurs de passer les témoins de cette conquête socio-historique. Egalité d’ambition qui consiste à créer les conditions pour chacun de son propre dépassement, par le biais du collectif. Mettre en scène les problèmes, s’appuyer sur la pluralité des points de vue, solliciter à la fois l’imaginaire, la créativité et la raison critique sert l’appropriation culturelle et la construction identitaire, donnant à chacun « le meilleur des autres » pour qu’il puisse se construire…
INFORMATIONS PRATIQUES
Participation aux frais d’organisation :
Repas (par la Cantine des Bokhalés) : 12 € (s’inscrire au repas avant le 14 mai)
Lieu : Espace Robespierre, 2 rue Robespierre, Ivry-sur-Seine
Au pied du Métro 7, Mairie d’Ivry ou 10 min du RER C Ivry.