Une histoire qui fait un tabac
Au XVe siècle, Christophe Colomb rapporte de son voyage en Amérique le tabaco. Il est alors utilisé à la cour d’Espagne et du Portugal comme simple plante d’ornement. Au milieu du XVIe siècle le médecin personnel de Philippe II d’Espagne en fait un « médicament universel ».
L’ambassadeur de France au Portugal, Jean Nicot, se base sur l’effet curatif de cette plante dans les rituels indiens pour concevoir une poudre et l’envoyer à la reine Catherine de Médicis afin de traiter les migraines de son fils. Succès du traitement. Le tabaco est alors appelé « l’herbe à la Reine ». Seuls les apothicaires (pharmaciens de l’époque) peuvent la vendre sous forme de poudre. Pour honorer Jean Nicot, le duc de Guise propose alors d’appeler cette herbe nicotiane. Le mot « tabac » apparaît à la fin du XVIe siècle.
La cigarette sera introduite en France au début du XIXe siècle.
Culture du tabac
Les nicotiana sont des plantes originaires des régions chaudes qui nécessitent un sol riche en humus. Les plants de tabac se développent bien dans un milieu qui avoisine les 27°C. Cette plante est essentiellement cultivée en Asie et en Amérique et couvre environ 5 millions d’hectares.
Les feuilles de tabac récoltées sont séchées pour éliminer plus de 90 % de leur eau. Les tabacs en feuilles sont classés selon leur variété ou leur mode de séchage.
Le tabac est consommé principalement fumé sous forme de cigares, de cigarettes, à l’aide d’une pipe ou d’un narguilé. Il peut aussi être mâché (chiqué), sucé ou prisé.
Des compositions fumeuses
Une cigarette contient du tabac, de la nicotine, des agents de saveur et de texture. Une fois allumée, elle devient une véritable usine chimique. Sa combustion provoque la formation de nombreuses substances toxiques comme des goudrons, des gaz toxiques (monoxyde de carbone, oxyde d’azote, acide cyanhydrique, ammoniac) et des métaux lourds (cadmium, mercure, plomb, chrome). La fumée de cigarette contient 4 000 substances, dont plus de 40 sont cancérigènes.
C’est la nicotine qui entraîne la dépendance physique à la cigarette. C’est une substance psychoactive (elle agit sur le cerveau) qui procure plaisir, détente, stimulation intellectuelle, action anxiolytique, antidépressive et coupe-faim. Mais elle est dangereuse pour le système respiratoire et le système cardiovasculaire.
Des cigarettes pas light du tout
La composition de la fumée des cigarettes dites « légères », « light » ou « mild », est presque identique à celle des cigarettes classiques. L’effet « light » repose essentiellement sur la présence de petits trous au niveau du filtre, qui permettent de diluer la fumée. Ces termes sont donc trompeurs et les fabricants de cigarettes n’ont plus le droit de les utiliser en France.
Les industriels ajoutent de nombreuses substances au tabac, selon des recettes bien gardées. Ils utilisent différents arômes comme la vanille pour plaire aux jeunes et aux fumeurs débutants. Le cacao servirait, lui, à dilater les voies respiratoires pour offrir à la fumée un accès plus facile aux poumons ! Quant au génol et au menthol, ils sont utilisés pour leurs vertus adoucissantes sur les voies respiratoires et masquent l’effet irritant de la fumée.
E-cigarette, chicha et tabac à rouler
Avec son côté ludique, au premier abord, la cigarette électronique peut sembler attractive et sans danger. Mais les « e-liquides » sont composés de propylène glycol ou de glycérol, de divers arômes et de nicotine en dosage variable. Comme pour la cigarette classique, consommer des cigarettes électroniques peut induire une dépendance, en raison de la nicotine contenue dans les cartouches même en petite quantité.
La chicha (ou narguilé) est une pipe à eau qui permet de fumer une préparation à base de tabac. Ce produit contient, en moyenne, 15 % de tabac et jusqu’à 85 % d’additifs, sucres et arômes.
Même si dans un narguilé la température de combustion du tabac est inférieure à celle d’une cigarette, le risque de goudrons cancérigènes reste présent, ainsi que ceux liés au monoxyde de carbone. De plus, le fait de partager le tuyau du narguilé présent des risques de transmissions microbiennes ou virales.
Et le tabac à rouler ? Il est plus nocif que les cigarettes vendues en paquet : son rendement en nicotine et en goudrons est 3 à 6 fois plus élevé. Les cigarettes roulées ne contiennent généralement pas de filtre.